Au moment d’obtenir son diplôme secondaire à 17 ans, Sophie Cleroux avait déjà dû traverser un coma, trois opérations et l’implantation d’un stimulateur cardiaque (pacemaker) en raison de problèmes cardiaques. Le tout lui a donc légué un trouble d’apprentissage.

De tels défis à relever auraient laissé plusieurs personnes complètement désemparées et pessimistes quant à leur avenir. Certaines auraient développé des attentes peu élevées en termes de travail et de carrière, mais pas Sophie.

« Les gens me disent souvent que j’irai loin dans la vie parce que je suis une battante », déclare-t-elle. « Lorsque quelqu’un me dit que je ne serai pas capable de faire telle ou telle chose, je redouble d’efforts et n’abandonne jamais ».

Durant ses études secondaires, Sophie a travaillé comme caissière chez Walmart. Bien qu’elle réussissait très bien dans son travail, elle désirait plus pour elle-même. Cependant, les offres d’emplois se voyaient limitées en raison de son trouble d’apprentissage, car celui-ci lui menait la vie dure lorsque venait le temps de communiquer par écrit ou de travailler avec des documents écrits.

Mais un beau jour, en se promenant au centre-ville d’Ottawa, elle aperçut une affiche annonçant une session d’information concernant un programme d’emplois pour les personnes aux prises avec un handicap ou une déficience. Cela la mena tout droit à rencontrer Linda Simpson et l’équipe de Performance Plus – Soins en réadaptation (PPSR). PPSR n’est pas une agence de placement, mais elle vient tout de même en aide aux personnes comportant des handicaps physiques ou des déficiences développementales, ainsi que ceux et celles qui se remettent d’un départ anticipé en raison d’une incapacité quelconque. PPSR aide ses gens à retourner cogner à la porte des employeurs. Elle se spécialise dans le jumelage parfait employé-employeur pouvant conduire à une relation rentable à long terme.

Les services de PPSR sont offerts sous les auspices du Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées (POSPH), et ce, sans que des clients comme Sophie aient à débourser un seul sou. Au contraire, le gouvernement de l’Ontario préfère fournir des fonds à PPSR afin qu’elle puisse aider les clients à se trouver un emploi bien rémunéré qui leur permettra de ne plus dépendre de l’aide gouvernementale. PPSR a également aidé Sophie à compléter le processus avec un psychologue externe visant à la qualifier comme une membre d’une minorité visible en raison de son handicap. Cette qualification a permis à Sophie d’obtenir un accommodement durant ses tests au sein de la Commission de la fonction publique. Un membre de l’équipe PPSR a alors servi de lecteur à Sophie durant sont test écrit auprès de la CFP.

Grâce au soutien de Linda et de son équipe, Sophie a réussi à décrocher un certain nombre d’emplois de bureaux via des agences locales de placements temporaires. Non seulement cela lui a permis d’améliorer ses aptitudes et d’amasser de l’expérience, mais cela a fait la preuve que, malgré son handicap, Sophie était parfaitement en mesure de travailler dans un emploi de col blanc et d’effectuer une myriade de tâches administratives, de la gestion des rapports de dépense jusqu’à l’affectation du personnel d’un bureau d’accueil débordé. Elle a continué à améliorer ses qualifications, en prenant entres autres les cours de formation nécessaires afin de satisfaire aux exigences en matière de bilinguisme de la fonction publique.

Aujourd’hui âgée de 23 ans, Sophie est une employée permanente à temps plein au sein du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international (MAECI). Elle est une employée de niveau CR5 est en voie d’obtenir son laissez-passé vers un poste au sein du personnel du ministre. Toujours encline à se fixer des objectifs personnels, Sophie avait prévu d’acheter sa première maison avant l’âge de 25 ans, objectifs qu’elle a déjà atteints avant la date limite en faisant récemment l’acquisition d’un condo.

Elle donne crédit de ses succès au soutien et à l’aide reçus par l’équipe de chez PPSR. « Linda m’a tellement aidé. Sans elle, je ne serais pas où je suis présentement ».

Mais dans les faits, tout a débuté par son désir et propension à reprendre le contrôle de sa propre vie.

« Si vous restez assis bien confortablement à la maison et que vous vous dites que vous êtes incapables de changer votre sort, et bien c’est exactement ce qui va arriver », de déclarer Sophie. « Vous devez avant tout chose éliminer les pensées négatives et ne jamais laisser votre état vous dicter comment vivre votre vie. Peu importe votre sort, même si vous croyez que vous êtes la personne la plus mal en point du monde, il y a toujours quelqu’un quelque part qui a à faire face de plus grands défis que vous ».