Une carrière en archéologie

 Trouver un emploi dans le domaine de l’archéologie peut sembler être un défi de taille à Ottawa, où les hivers sont froids et le sol gelé, recouvert de neige pendant des mois. Pourtant, pour ceux qui aiment creuser dans la terre et découvrir l’histoire cachée de la capitale du Canada, il existe des opportunités. C’est principalement ce qu’a appris le chercheur d’emploi Eamonn Cuerdon-Conboy lorsqu’il a décidé de participer à PSSR Connect. Il a aussi découvert que les compétences et aptitudes générales qu’il avait développées lors de ses études postsecondaires pouvaient l’aider à trouver un emploi de niveau débutant en archéologie avec les compétences qu’il possède actuellement.

En tant que client de Performance Plus Soins en Readaptation inc.Rehabilitative Care Inc. (PPSR), Eamonn a accès au service de mentorat pré-emploi PPSR Connect. Ce service met en relation des chercheurs d’emploi vivant avec un handicap, comme Eamonn, avec des mentors connaissant les carrières dans le secteur où ils souhaitent travailler. Pour aider Eamonn, la coordonnatrice de PPSRRC Connect, Susan Forster, a fait appel à Monica Maika, gestionnaire du programme d’archéologie à la Commission de la capitale nationale (CCN), pour être son mentor. L’archéologue Bob Clark, son collègue, a aussi participé. Le programme d’archéologie de la CCN examine les projets impliquant des perturbations du sol, en évaluant les impacts sur les ressources archéologiques précontact et historiques. Il collabore avec des organismes fédéraux et des entités de la région de la capitale nationale, fournissant des conseils sur les exigences en archéologie.

Monica, le mentor d’Eamonn, a expliqué qu’il existe un poste de niveau débutant requis dans tous les projets archéologiques : celui de technicien de terrain. Ces personnes effectuent le travail « physique » du creusage des sites sous la supervision d’un archéologue professionnellement formé. Il faut dire que c’est un travail difficile et exigeant physiquement. Cependant, il y a aussi d’autres aspects à ce métier. Une fois qu’une certaine expérience est acquise, l’employeur peut, selon la nature du projet, permettre aux techniciens de terrain de travailler en laboratoire sur les trouvailles (artéfacts) et de rédiger des rapports.

Les fouilles archéologiques sont menées pour diverses raisons, notamment la découverte de la préhistoire des Premières Nations ou l’étude des premiers établissements européens dans notre capitale. Lorsque l’archéologue Bob Clark a montré des outils en pierre à Eamonn, il a commenté : « Ceux-ci proviennent du site le plus ancien de la région, qui date de près de 8 500 ans. »

Outre la capacité physique à creuser, Monica a souligné que les compétences générales essentielles pour être technicien de terrain incluent la pensée critique, l’autonomie, la curiosité et bien sûr l’intérêt et la passion pour l’archéologie. En parlant de son échange avec Eamonn, elle a noté : « C’est agréable quand quelqu’un est engagé. Merci pour votre intérêt. J’aime toujours parler d’archéologie. »

Monica a aussi donné plusieurs conseils à Eamonn. Malgré notre climat froid, il existe une saison archéologique ici qui s’étend d’avril ou mai jusqu’à novembre ou décembre, selon la météo. Avoir un diplôme en histoire ou en anthropologie est pertinent pour postuler à des postes de technicien de terrain. Eamonn était donc heureux d’apprendre que son diplôme en sciences humaines faisait partie de cette catégorie. Monica a aussi mentionné que les fouilles archéologiques publiques de la CCN sont principalement réalisées par des bénévoles sous la direction de son équipe composée de deux personnes, elle-même et Bob Clark.

Les opportunités d’emploi pour les techniciens de terrain émergent principalement par le biais de compagnies privées qui mènent des évaluations archéologiques pour identifier des sites et analyser leur faisabilité avant les fouilles. Eamonn a appris qu’une bonne pratique pour les projets où des artefacts autochtones peuvent être trouvés consiste à impliquer activement les communautés autochtones locales—une information précieuse pour sa recherche d’emploi.

Monica a précisé que pour évoluer davantage dans une carrière en archéologie, une formation postsecondaire supplémentaire serait nécessaire. Toutefois, elle a assuré qu’Eamonn pouvait postuler à des emplois d’entrée de gamme avec les compétences et les qualifications qu’il possède déjà. Elle lui a informé que des postes de technicien de terrain deviennent disponibles au fur et à mesure que certaines personnes quittent la profession. Eamonn a commenté : « Je ne savais même pas que je pouvais entrer dans ce domaine et cela correspond assez bien aux compétences que j’ai déjà développées ainsi qu’à mes intérêts. »

La valeur du mentorat se révèle par son efficacité en tant que véhicule d’échange de connaissances et d’apprentissage dans un espace sécuritaire. Comme Eamonn l’a exprimé : « C’est génial d’avoir un mentor à qui je peux poser des questions sans que cela soit directement lié à un emploi. J’aime pouvoir découvrir un domaine sans engagement. » Et comment Monica a-t-elle perçu son échange avec Eamonn ? Son évaluation : « Je pense qu’Eamonn a posé des questions très intelligentes et semble investi dans l’apprentissage de l’archéologie, ce que j’apprécie. »